La pause du confinement

date_range 13 Avril 2020

Je bénis le confinement. Je suis en colère bien sûr, parce que notre gouvernement nous ballade avec ses "doctrines", parce que la casse de l'hôpital est amorcée depuis bien trop longtemps, parce que mon secteur d'activité est sinistré, que des tas de gens vont travailler la boule au ventre, sans protection, parce que les personnes vulnérables que nous accompagnons sont deux fois plus vulnérables. J'ai la peur au ventre bien sûr, je me lave tellement les mains que j'ai la peau qui pèle. Je suis à risque parce que je fume mais je fume parce que j'ai peur.

Les 15 premiers jours, c'était le capharnaüm total : faire du social à distance, c'est plutôt bizarre, réorganiser le travail de tout le monde, rassurer, réclamer des masques, organiser la distribution de l'aide alimentaire, tout ça, ça nous a bien pris la tête.

Mais j'avoue, j'ai ressenti un grand soulagement quand j'ai vu tous ces rendez-vous, réunions, déplacements s'annuler les uns après les autres. Quand j'ai compris que j'allais enfin passer du temps chez moi. Ca fait des mois que je dis que je veux une pause, que j'ai 8 de tension et que ma toubib me dit que j'ai besoin de repos, que je porte tout à bout de bras au travail, à la maison, que je suis à bout. Les burn-out s'enchainent au boulot depuis 1 an et demi, on comble les trous chacune notre tour (4 femmes à la direction de l'association qui m'emploie, faudra que j'explique mon job). J'en peux plus d'être le bourreau de tous ces gens qui se détruisent au boulot.

Alors, à part les jours où je dois aller au bureau (1 à 2 par semaine), je suis chez moi, je peux dormir, passer du temps avec les enfants, travailler quand j'ai envie, faire une pause quand j'ai envie, arpenter la jolie campagne à moins d'1 km de chez moi (photo d'illustration), faire du yoga, écouter des podcasts. Il m'aura fallu 1 mois de confinement pour retrouver l'envie : d'écrire, de prendre soin de moi, d'enclencher des petites choses dans ma maison (du tri, du rangement).

J'appréhendais ces mois de mars, avril, jusqu'à juin, mon agenda était plein à en dégueuler, mes déplacements s'enchainaient, Bordeaux, Paris. Les tensions s'accumulaient, le stress. Je ne sais pas si je veux toujours faire ce que je fais. Mais je ne sais pas ce que je veux faire d'autre. Alors, en attendant de savoir, je profite de cette pause pour prendre ce que le confinement apporte de bon : le recentrage sur moi, sur mes enfants, le temps passé avec mon chéri.

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